(Nouvelle) identité
On ne va apprendre à personne ici l’importance pour une entreprise, une entité, une marque… même pour les petits biz comme nous d’avoir une identité visuelle. Pour qu’on puisse nous retrouver dans ce bruit constant de la communication continue. Hé coucou, nous aussi on est là. — Cynique dès le premier paragraphe, oopsie. — On va plutôt vous embarquer dans le processus de création, c’est un peu plus rigolo. Alors, voici les coulisses de notre réflexion, nos débats internes, et nos choix pour façonner l’identité de Julia Camino.
Le point de départ
Assez rapidement, Damien nous a trouvé une typo cool (on y reviendra), mais à mon sens, Julia Camino n’était pas une marque suffisamment forte — ou du moins pas encore — pour pouvoir stand out rien que par le nom. De plus, cette typo est super quand on s’attarde sur les détails, qu’on l’analyse, mais pour le commun des mortels, ça ne se passe pas au premier coup d’œil. En tout petit en bas d’une affiche, impossible de se faire remarquer. Et pour le côté 100 % pratico-pratique, un logo qui rentre dans un carré c’est quand même mieux. Si Julia Camino ne parle pas à beaucoup de monde, JC c’était carrément prendre le risque que tout le crédit revienne à Jésus et nous aux oubliettes de l’histoire.
Bref, maintenant qu’on a compris le problème, il faut que la solution soit alignée avec nos valeurs, que ça porte un message (sans nécessairement être trop in your face).
Le nom, Julia Camino, se charge déjà un peu de ça.
Je voulais donc ajouter une sorte de pictogramme, une mascotte, en tout cas un dessin qui corrobore et prolonge nos idées :
On en discute avec Damien : « marcher sur les mains ». OK, il aime bien l’idée… on réfléchit en se baladant pour finalement arriver à ce croquis. Première étape ✅ Check
Recherches et inspirations
On a ensuite regardé des tas d’illustrations avec des mains qu’on a regroupées dans un tableau Pinterest. Il y a pas mal de dessins de Geoff McFetridge (un artiste visuel que Damien adore). Moi j’aime bien aussi le côté dessiné et les grosses mains qui donnent un aspect sympathique.
Les éléments clés de l’identité graphique
Typographie : Karrik
Karrik est un caractère typographique open source dessiné par Jean-Baptiste Morizot et Lucas Le Bihan. Commandité par le magazine Cercle à l’occasion du numéro 8 consacré aux fantômes. Dans la mythologie bretonne, l’Ankoù, serviteur de la mort, collecte les défunts dans sa charrette grinçante appelée Karrik. Damien l’a choisie (entre autres) parce qu’il est tombé en amour avec le petit « a », mais finalement, une typo qui porte le nom d’une charrette (tirée à la main) pour un (dernier) voyage, est-ce que ce ne serait pas une jolie coïncidence ?!
Le Karrik parle des mythes régionaux, des villes abandonnées et des nationales qui les traversent. Ça me plaît encore plus depuis que je sais ça.
« Le Karrik est un héritier de la typographie vernaculaire. Les déplacements de graisses, l’absence de corrections optiques et les proportions anarchiques des lettres sont autant de caractéristiques qui nous ont inspirés et que nous avons cherché à réinterpréter. Nous avons conservé ces caractéristiques visibles en grand corps, avec la contrainte que le caractère fonctionne en labeur. Un set de capitales désordonnées, accessible par le jeu stylistique “SS01”, rend hommage aux origines du Karrik ; lettrages maladroits d’enseignes de garage et caractères oubliés d’obscures fonderies depuis longtemps disparues. »
J’ai pas tout compris à la première partie, mais encore une fois, l’idée des formes populaires, des choses bidouillées à la main, on aime bien.
Logo : PopoCucu derrière la main
Non non, ce n’est pas le titre d’une horrible chanson paillarde, mais le blaze de l’illustratrice qui a réalisé notre logo et d’autres dessins pour notre com. C’était super de bosser avec Pauline Cuny car elle a vraiment capté le brief (en gros, ce qu’on vous a expliqué plus haut), la communication était fluide et ses propositions au top.
On a finalement mixé une version filled plutôt que outline pour que ce soit un peu plus bold (pardon my English). On a mixé deux des propositions pour arriver au résultat final. J’étais subjuguée que ça aille « si vite », mais ça vient certainement de la partie du processus où l’on a choisi la bonne personne pour le job 🙂 Le petit pouce plié rappelle l’empattement du petit « a » que Damien aime tant (c’est avec cet argument que j’ai eu gain de cause). Et l’ensemble peut aussi faire croire à un « A » majuscule pour Agency, qu’on dit, mais qu’on n’écrit pas nécessairement. 👌
Palette de couleurs
Là-dessus, j’ai eu 100 % la main parce que Damien n’a pas cette sensibilité-là (c’est lui qui le dit). Je voulais quand même garder le noir et blanc comme choix majeur, pour le respecter un peu et aussi parce qu’on n’est pas maître d’où finit le logo. Si c’est pour qu’il ait une couleur et qu’on le foute toujours en noir et blanc ou piiiiire qu’il jure avec le reste des éléments, ce n’est pas la peine !
Les trois couleurs devaient initialement faire chacune référence aux différentes branches de la big picture du big projet : l’agence Julia Camino, le Studio Camino pour nos creative endeavours et la Julia Academy pouuuur transmettre des trucs (c’est toujours le cas sur le site).
Je les ai choisies instinctivement, mais, la vie fait bien les choses, côté signification, ça colle :
- #ffc700 (ambre) : Le jaune saturé rayonne de luminosité et d’énergie, incarnant l’enthousiasme et la positivité. Son ton vibrant attire l’attention. Il évoque le bonheur, la spontanéité.
- #C7BAFF (pervenche) : Représente la sérénité et le calme. Il peut également symboliser l’épanouissement des amitiés, les souvenirs sentimentaux et l’amour éternel. C’est une teinte d’ancrage.
- #236445 (vert sapin) : Associé à une communication fluide et à la clarté. Il est serein, apaisant, et associé à la nature.
Amen.
Conclusion
On ne va pas laver le linge sale en public tout de suite, mais il y’a évidemment eu quelques tensions lors du processus entre Damien et moi. Avec son passif de graphiste, mon tempérament borné et nos goûts divergents. Cela étant dit, je pense qu’on est arrivé à un résultat satisfaisant qui nous donne de la joie et qu’on est content·es de vous partager : ) Maintenant, c’est dans la nature, on verra bien comment c’est reçu, comment ça évolue et vieillit ✌️
Au final, le processus en lui-même a été un bon condensé de notre manière de faire : un mélange entre un truc longuement réfléchi et des choix instinctifs.
– maureen